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Le Festival Lumière est de retour pour sa quinzième année. Entre restaurations, séances évènements, films classiques et cultes, découvertes, avant-premières et masterclass, on vous parle de nos déambulations à travers les salles lyonnaises et les différents lieux de festivités !
Dimanche 20 octobre
Le dernier jour est arrivé. Le festival n’est pas encore terminé et pourtant, nous commençons déjà à ressentir ce petit pincement en cœur. Le coup de blues post-festival nous guette ! Chaque année c’est la même chose et nous ne nous y faisons pas vraiment surtout que cette édition nous a réservé son lot de beaux films et de rencontres inoubliables !
La veille, après avoir assisté à la conférence de presse d’Isabelle Huppert, nous avons décidé de profiter de l’après-midi pour nous reposer et nous remettre de nos émotions et de la fatigue qui commence à se faire sentir. Et puis nous voulons être particulièrement en forme pour notre dernier rendez-vous du festival que nous attendons avec impatience depuis l’annonce de la programmation !
Nous nous rendons encore une fois dans le quartier de Monplaisir, aux alentours du Musée Lumière. Comme nous avons un peu de temps avant notre séance, nous passons par le village pour compléter nos emplettes de la semaine. Nous y retrouvons des amis avec lesquels nous décidons de manger un bout avant de rejoindre l’une des deux petites salles de cinéma aménagées au sous-sol de la villa Lumière. Il est 14h15 et nous sommes prêtes pour nous dernière séance du cette édition du Festival. Et quelle séance !
Carmen Chaplin – petite fille de Charlie Chaplin – entre en salle pour venir présenter son documentaire Chaplin, Spirit of The Tramp.
D’abord présenté au Festival de San Sebastian, ce premier long-métrage de la réalisatrice est loin d’être un énième essai retraçant la carrière de son grand-père. Comme elle l’évoque lors de la présentation, Spirit of the tramp est aussi un film qui évoque les racines de la famille et la relation entre Charlie et Michael (fils aîné de Chaplin et Oona O’Neill), père de Carmen.
C’est d’ailleurs autour du cheminement de Michael qu’est construit le film. S’il évoque sa relation avec son père et son travail de réalisateur (Michael a notamment tourné dans Un Roi à New-York réalisé par Chaplin en 1957), il se lance également dans un travail de recherches autour des véritables origines de son père. Tout commence avec une lettre, reçue par le réalisateur après la sortie de son autobiographie en 1964. Un homme nommé Jack Hill lui écrit pour lui dire qu’il n’est pas né à Londres comme il le prétend mais dans une caravane sur un terrain nommé Black Patch, près de Birmingham. Chaplin aurait donc du sang tsigane et bien qu’il en ait été fier, il ne l’aurait évoqué que par brides à ses enfants. Pour pallier le manque, Michael Chaplin décide donc de partir en Angleterre pour en apprendre davantage sur les racines tsiganes de son père et sur cette culture qui l’a lui-même toujours passionné.
Le film est ponctué d’interventions de la famille Chaplin mais également de musiciens et artistes roms qui, tout en expliquant ce qu’est la culture tsigane, nous permettent de découvrir le travail de l’un des plus grands réalisateurs du 20ème siècle, sous un autre jour.
Nous avons vu énormément de documentaires sur le réalisateur mais aucun ne nous a semblé aussi intime que Chaplin, The Spirit of The Tramp. Avec ce film, Carmen Chaplin offre aux spectateurs la possibilité de comprendre un peu plus encore, le travail colossal et magnifique de ce géant du cinéma.
Lorsque les lumières se rallument, mille choses nous viennent en tête. Nous avons envie d’écrire immédiatement un article complet, de peur d’oublier des choses, d’autant plus que la réalisatrice nous fait le plaisir de revenir en salle pour répondre à quelques questions, notamment sur les relations au sein de la famille Chaplin ou, de son lien avec son grand-père. Fait amusant, nous apprenons par la même occasion que petite, alors que ses parents ne lui avaient pas encore fait part de qui était son ancêtre, Carmen pensait être la petite-fille d’un autre génie de la comédie, Louis de Funès !
La séance se conclut et la salle se vide. Nous prenons notre temps et surtout, notre courage à deux mains pour nous approcher de Carmen Chaplin, échanger une poignée de mains et quelques mots avec elle. Nous ne pouvons pas le cacher, cela nous émeut particulièrement. Charlie Chaplin a façonné notre amour du cinéma. Nous avons découvert la force, la beauté et la force des images animées en découvrant Les Temps Modernes. Et si nous devions choisir un seul réalisateur, ce serait sans doute lui.
On ne pouvait à une plus belle manière de clôturer ce Festival Lumière.
Un article plus complet concernant le film de Carmen Chaplin, The Spirit of the Tramp, sera publié prochainement.
Camille Dubois
Chaplin, Spirit of The Tramp
Réalisé par Carmen Chaplin
Documentaire, 1h28, 2024