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Thunderbolts* raconte l’histoire de tueur-euses qui offrent leur talent à la solde du plus offrant, dont la directrice de la CIA, mais également femme d’affaire, Valentina Allegra de Fontaine. Thunderbolts* raconte l’histoire de laissé-es pour compte qui tentent de faire le bien, mais pas vraiment non plus. Ces anti super-héro-ines se retrouvent à unir leur force pour lutter contre un mal surpuissant.
Pourquoi voir le film ?
Ce nouveau film Marvel n’échappe pas aux autres règles. Il reprend les ficelles des films de super-héros. Si vous n’aimez pas cela, et même si le marketing autour de Thunderbolts* essaye de vous vendre un produit un peu différent, ce n’est pas le cas. C’est un pur film Marvel/Disney. Avant de vous donner les choses intéressantes malgré tout, un petit point : ce nouveau long-métrage est cousu de fils blancs, les relations entre les personnages vont trop vite et cela rend plus difficile l’adhésion à ce groupe de bras cassés, et Sebastian Stan a connu des jours meilleurs – il fait le minimum syndical. Et surtout, nous sentons trop la patte série Disney + qui lasse réellement. C’est aseptisé. Pourtant, le film a un charme certain, sans doute grâce à Florence Pugh qui semble s’amuser et à Lewis Pullman, méconnaissable, qu’on n’aurait pas imaginé dans une superproduction.
La dépression, sujet tabou, exposée à la lumière
L’un des personnages principaux de cette nouvelle aventure sauce Marvel est profondément dépressif. Pas la petite dépression que l’on ressent tous et toutes de temps en temps, non la vraie. La maladie. C’est un sujet tabou rarement abordé au cinéma et encore moins dans un film si grand public. Le personnage de Bob est profondément ambigu (oui, il s’appelle Bob) et cela fait du bien. Alors, oui, c’est un peu gros, c’est mal dégrossi, mais c’est intéressant et assez touchant d’ailleurs. Il faut accepter sa part d’ombre ou en tout cas essayer de la comprendre. Si le film passe un peu vite sur les drames qui constituent les personnages, il montre bien que chacun-e possède des traumas. Traumas qui nous rendent fragiles et qui peuvent nous faire sentir profondément nul-le. Le personnage, joué par Florence Pugh, est aussi dépressif et son conseil en début du film est très révélateur de comment la société occidentale veut que l’on gère la douleur : enfouir ce vide que l’on ressent au plus profond de nous, pour l’oublier. Mais c’est impossible d’oublier éternellement et les émotions refoulées jailliront tout au tard et bien souvent de manière destructrice.
Un casting haut en couleur
Elle a été mentionnée juste en haut, mais Florence Pugh reprend son rôle d’Yelena Belova, la sœur de Black Widow. Elle avait endossé ce personnage en 2021 pour donner la réplique à Scarlett Johansson dans un film consacré à la célèbre espionne russe. Florence Pugh s’est fait connaître en 2016 dans le très beau The Young Lady (William Oldroyd), puis dans le terrifiant Midsommar (Ari Aster) en 2019. Depuis, nous l’avons vu dans Oppenheimer (Christopher Nolan, 2022) ou encore Dune : Partie 2 (Denis Villeneuve, 2024). À ses côtés, Sebastian Stan reprend son rôle du Soldat d’Hiver ou Bucky. II a tout récemment joué un autre grand méchant, Donald Trump, dans The Apprentice (Ali Abbasi, 2024) où il était méconnaissable et effrayant.
L’humour
On commence à connaître l’humour Marvel/Disney, qui donne maintenant un arrière-goût assez irritant. Impossible de ne pas grincer des dents depuis le côté très enfantin qu’ils ont réussi à donner à des sagas comme Star Wars ou à leur série un peu Z. De plus, c’est souvent la course aux personnages caméo (le dernier Deadpool était pour cela assez exemplaire) qui ne servent à rien, à part faire un clin d’œil aux fans qui regardent toutes les séries Disney + et les films qui sortent en salle. Dans Thunderbolts*, ce n’est pas le cas et c’est fort heureux. Pour ce qui est de l’humour, il est là, c’est l’humour des gentils loosers qui veulent faire rire contre eux, plus qu’avec eux, mais cela fonctionne. Ainsi malgré les relations entre les personnages passés assez vite, et le scénario qui prend des raccourcis, nous sommes, cependant, attachées aux différents personnages.
Un point d’histoire : Thunderbolts
Bon, qui sont les Thunderbolt et d’où viennent-iels ?
Apparu pour la première fois sous la plume du scénariste Kurt Busiek et du dessinateur Mark Bagley dans le comic book The Incredible Hulk #449 en janvier 1997. Cette équipe de bras cassés est constituée d’ancien-es super-vilain-es. Comme au début du film, l’équipe se forme un peu malgré elle parce qu’il n’y a plus sur Terre d’équipe pour sauver le monde. Trahison, retournement de situation, rien n’est très clair entre eux. Vrai-es héro-ines ? Fau-sses méchant-es ? Ils seraient dans certains ouvrages des super-vilains : Les Maîtres du Mal – mais c’est une autre histoire, je vous renvoie à la page Wikipédia.
Contrairement à la Suicid Squad – des super-vilains qui sont forcés de travailler ensemble pour sauver le monde – à l’origine les Thunderbolts sont des super-méchants qui décident de devenir “des gentils” pour se faire de l’argent. Sauf que certains se prêtent vraiment au jeu, ce qui n’est pas au goût de tout le monde.
Au fil des éditions et des années, les Thunderbolts – qui veut dire “coup de foudre” – changent beaucoup : des protagonistes différents. Ce serait trop long de tous et toutes les présenter ou de faire l’historique des équipes. Ici, dans l’univers de Marvel/Disney dit aussi du MCU (Univers cinématographique Marvel), ils reprennent des personnages qu’ils ont déjà exploité dans d’autres films ou séries de l’univers :
- Le Soldat d’hiver ou Bucky, meilleur ami du Captain America
- Black Widow, la nouvelle
- US Agent, un remplaçant de Captain America en plus sombre
- Gardien rouge, un ancien agent de la Russie et le père des deux Black Widow
- Ghost, une antagoniste d’Ant-man.
Pas besoin de connaître en détail leur histoire pour apprécier le film pour autant !
Pour aller plus loin, je vous conseille
Une vidéo d’Alkor qui vous explique vraiment tous les changements (beaucoup) des Thunderbolts au fil du temps
Un article de Numerama qui présente les nouveaux Thunderbolts*
Marine Moutot
Thunderbolt*
Réalisé par Jake Schreier
Avec Florence Pugh, Sebastian Stan, David Harbour
Action, Etats-Unis, 2h08
30 avril 2025
Disney